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Blog pour tous les élèves du Lycée Vauban (Givet - 08600) ayant Mr Janvier comme professeur de S.V.T.

L'ataxie de Friedreich

L'ataxie de Friedreich, une maladie neurologique héréditaire caractérisée par des troubles de l'équilibre et de la coordination du mouvement volontaire, était jusqu'alors incurable.

 

Mais un médicament pourrait avoir été trouvé par une équipe de chercheurs de l'Inserm, dirigée par Arnold Munnich (hôpital Necker-Enfants malades, Paris) travaillant en collaboration avec Ioav Cabantchik (Université hébraïque, Jérusalem).

Pour partie financés grâce aux dons du Téléthon, leurs travaux viennent d'être publiés sur le site de revue Blood, organe officiel de la société américaine d'hématologie.

L'ataxie de Friedreich a été décrite pour la première fois en 1863 par le neurologue allemand dont elle porte, depuis, le nom. Elle se traduit par l'apparition, entre 5 et 15 ans, de troubles rapidement progressifs de la coordination motrice et de la sensibilité.

L'intellect est habituellement préservé, mais la survie dépasse rarement le début de l'âge adulte. La mort est souvent le résultat des anomalies cardiaques qui sont associées aux lésions dégénératives observées dans les neurones.

Il y a dix ans, l'équipe d'Arnold Munnich avait découvert la clé physiopathologique à l'origine de cette affection : un déficit génétique de synthèse protéique conduisant à une accumulation anormale de fer dans les mitochondries, ces micro-organismes intracellulaires assurant respiration et production d'énergie. Ce "trop-plein" de fer conduirait à la formation des radicaux libres d'oxygène toxiques pour la cellule.

Sur ces acquis, un premier essai clinique avait été lancé, en 1999, avec des résultats encourageants sur les atteintes cardiaques. Ce traitement n'avait toutefois pas eu d'effet sur les atteintes neurologiques.

Les chercheurs ont cette fois testé une nouvelle molécule qui élimine les surplus organiques en fer au niveau du cervelet, centre nerveux régulateur de la fonction motrice - surplus qui ont été mis en évidence grâce à l'imagerie cérébrale. La défériprone, qui fixe et élimine le fer, a l'avantage de passer du sang dans le cerveau.

Au terme de l'essai de six mois, huit des neuf premiers patient présentaient une nette amélioration des troubles neurologiques du fait de la diminution des quantités de fer dans le cervelet. Ces progrès ont d'abord concerné des troubles sensitifs et sphinctériens (comme l'incontinence ou la constipation) puis l'exécution des mouvements et la maîtrise de la parole ainsi que les déplacements et l'équilibre. "Ces résultats très positifs n'étaient pas attendus à ce stade si précoce de l'essai clinique", soulignent les auteurs de ce travail.

Un essai sera lancé sur le plan international, en coopération avec la firme pharmaceutique canadienne Apo Pharma. La défériprone pourrait aussi être utilisée dans le traitement d'autres pathologies plus communes, comme les anémies dues à des maladies inflammatoires chroniques.

Jean-Yves Nau
Le Monde.fr - Article paru dans l'édition du 23.05.07
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