Régulation de la glycémie chez l'adulte jeune de très petit poids de naissance
L'association entre une petite taille à la naissance et une altération de la régulation de la glycémie ultérieurement est bien établie chez les sujets nés à terme. La naissance prématurée accompagnée d'un très petit poids de naissance (inférieur à 1.500 g) est également associée à une insulinorésistance dans l'enfance. Si la résistance à l'insuline persiste jusqu'à l'âge adulte, la prématurité accompagnée d'un très petit poids de naissance pourrait être également associée à un risque accru de la maladie à l'âge adulte. Une équipe de chercheurs finnois a voulu évaluer la tolérance au glucose et la sensibilité à l'insuline, et mesurer les taux sériques de lipides, ainsi que la tension artérielle, chez de jeunes adultes présentant un très petit poids de naissance. Les résultats de leurs travaux viennent d’être rendus publiques.
L’équipe, coordonnée par le Dr Petteri Hovi du National Public Health Institute à Helsinki, a réalisé une épreuve standard de tolérance au glucose par voie orale (75 g) en mesurant l'insulinémie et la glycémie au départ ainsi qu'après 120 minutes, chez 163 jeunes adultes, âgés de 18 à 27 ans, de très petit poids de naissance et chez 169 sujets nés à terme qui n'étaient pas petits pour l'âge gestationnel. Les deux groupes étaient similaires en ce qui concerne l'âge, le sexe et l'hôpital de naissance. Les chercheurs ont mesuré la tension artérielle et les taux sériques de lipides chez 150 sujets de très petit poids de naissance, ainsi que chez 136 sujets nés à terme. Ils ont également mesuré la composition corporelle par absorptiométrie biphotonique à rayons X.
Selon Hovi et coll., par rapport aux sujets nés à terme, les sujets de très petit poids de naissance présentaient une augmentation de 6,7% de la glycémie à 2 heures (IC95 : 0,8-12,9), une augmentation de 16,7% de l'insulinémie à jeun (IC95 : 4,6-30,2) et une augmentation de 40% de l'insulinémie à 2 heures (IC95 : 17,5-66,8) ainsi qu'une augmentation de 18,9% de l'indice d'insulinorésistance déterminé par l'évaluation par modèles homéostasiques (IC95 : 5,7-33,7) et une augmentation de 4,8 mmHg de la pression artérielle systolique (IC95 : 2,1-7,4). Les ajustements sur la masse corporelle maigre la plus faible chez les sujets de très petit poids de naissance n'ont pas atténué ces relations.
Au vu des données recueillies, les auteurs de l’étude concluent que les adultes jeunes de très petit poids de naissance présentent une augmentation des index d'insulinorésistance, de l'intolérance au glucose et de la pression artérielle par rapport aux sujets nés à terme.
Dr Marco Dutra
Références :
Hovi P, Andersson S, Eriksson JG, Jarvenpaa AL, Strang-Karlsson S, Makitie O, Kajantie E. Glucose regulation in young adults with very low birth weight. N Engl J Med. 2007;356(20):2053-63. [
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Hokken-Koelega AC, van Pareren Y, Sas T, Arends N. Final height data, body composition and glucose metabolism in growth hormone-treated short children born small for gestational age. Horm Res. 2003;60(Suppl 3):113-4. [
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Leger J, Levy-Marchal C, Bloch J, Pinet A, Chevenne D, Porquet D, Collin D, Czernichow P. Reduced final height and indications for insulin resistance in 20 year olds born small for gestational age: regional cohort study. BMJ. 1997;315(7104):341-7. [
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Source : Médiscoop -
Sante.net - Date de publication : 24-05-2007