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Blog pour tous les élèves du Lycée Vauban (Givet - 08600) ayant Mr Janvier comme professeur de S.V.T.

Introduction au thème : Johann Gregor Mendel et la génétique moderne 2

Cet article fait suite à la présentation rapide de J.G. Mendel 

Mendel et notre temps (1)  

On dit souvent que le XXIe siècle sera celui de la génétique et des biocrates. Pour cette raison et pour plusieurs autres, la découverte des lois de l'hérédité par Gregor Mendel est fondamentale.
 
Disons tout de suite que si, à l'époque de Staline, la biologie officielle soviétique avait suivi la voie tracée par Mendel, l'agriculture aurait sans doute été beaucoup plus productive en URSS. Dans un tout autre domaine, rappelons aussi que Mendel a contribué plus que tout autre biologiste à démontrer l'égalité entre les sexes en matière de reproduction. 
A en juger par de nombreuses apparences, le mâle a un rôle dominant dans la reproduction : il est l'artiste, la forme vient de lui, la femme ne fournit que la matière, elle porte son enfant. Cette lecture des choses a servi de fondement à diverses théories traditionnelles sur l'hérédité. 
De nos jours tout lycéen apprend, bien sagement (enfin, il faut l'espérer), que le noyau du zygote (œuf fécondé) contient n chromosomes paternels et n chromosomes maternels, que ces chromosomes renferment une molécule d'ADN gouvernant l'apparition des caractères héréditaires. 

Mais avant Mendel, comment imaginait-on l'ordre des choses ?

 
Ø       La théorie de la génération spontanée. Les anciens Hippocrate et Aristote en tête, ont tous cru à la génération spontanée des êtres vivants. Aristote écrivait dans son Traité sur la génération des animaux : «[…] Tout corps sec qui devient humide, ou tout corps humide qui se dessèche, produit des animaux pourvu qu'il soit susceptible de les nourrir […]» Ces croyances ont persisté au Moyen-Age et étaient encore répandues du temps de Molière et de Descartes. Van Helmont (1577 – 1644) admettait deux modes de reproduction pour les animaux : la génération régulière, selon laquelle les animaux proviennent d'une semence et la génération irrégulière, à partir des "choses putrides". Les premières expériences qui tentèrent de ruiner cette théorie sont dues au naturaliste Francesco Redi (1626- 1698).
 
Ø       La théorie des deux semences remonte elle aussi à l'antiquité, c'est Galien (IIe siècle ap. J-C) qui donna à cette théorie sa forme la plus explicite : il supposa que les ovaires, appelés didymes ou testicules femelles, sécrétaient une semence «moins chaude et plus humide que la semence mâle» se mêlant à elle après l'accouplement. Cette théorie fut reprise et défendue par Ambroise Paré (1517 – 1590), Descartes (1596 – 1650) et Maupertuis en 1745 dans la Vénus physique, exposé critique des théories de la génération. Tous ces auteurs, dont un grand nombre croyaient aussi à la génération spontanée, ont donc pensé que les deux parents d'un animal jouaient un rôle dans sa reproduction. Ainsi Descartes dans le Traité de l'homme, ouvrage posthume paru en 1680 écrit-il : «[…] Il me suffit de dire que celle [la semence] des plantes étant dure et solide, peut avoir des parties arrangées et situées d'une certaine façon, qui ne saurait être changée que cela ne les rende inutiles ; mais il n'en est pas de même de celle des animaux, laquelle étant fort fluide, et produite ordinairement par la conjonction des deux sexes, semble n'être qu'un mélange confus de deux liqueurs, qui servant de levain l'une à l'autre, se réchauffent en sorte que quelques-unes de leurs particules, acquérant la même agitation qu'a le feu, se dilatent et pressent les autres, et par ce moyen les disposent peu à peu en la façon qui est requise pour former les membres. Et ces deux liqueurs n'ont point besoin pour cela d'être fort diverses. Car comme on voit que la vieille pâte peut faire enfler la nouvelle, et que l'écume que jette la bière suffit pour servie de levain à d'autre bière : ainsi il est aisé a croire que les semences des deux sexes, se mêlant ensemble servent de levain l'une à l'autre […]»
 

La querelle des ovistes et des animalculistes : la plupart des naturalistes cherchèrent à démontrer le rôle essentiel de l'une ou l'autre des deux semences dans le développement de l'organisme. Les uns prétendaient que seule la semence femelle (l'œuf) contribuait à la formation de l'embryon : ce sont les ovistes ; les autres considéraient, au contraire, que l'élément fondamental était représenté par les spermatozoïdes fournis par le mâle : ce sont les animalculistes. Les ovistes défendent la thèse suivante : les femelles pondent des œufs, dans ces œufs préexiste un fœtus tout organisé (préformé). Lors de la copulation, le mâle introduit sa semence qui tire le germe de sa "torpeur". Cette thèse a notamment été défendue par De Graaf. La théorie des animalculistes repose sur la découverte des spermatozoïdes par l'inventeur du microscope (Van Leeuwenhoeck en 1677), ces animalcules, qu'on appelait aussi à l'époque vers spermatiques furent d'abord observés chez l'homme puis chez d'autres espèces animales. Les partisans de l'animalculisme affirmaient que le fœtus était préformé non pas dans l'œuf mais dans le spermatozoïde.

Cet article est prolongé par Mendel et notre temps (2)
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