Cet article fait suite à la présentation rapide de J.G. Mendel
Mendel et notre temps (1)
On dit souvent que le XXIe siècle sera celui de la génétique et des biocrates. Pour cette raison et pour plusieurs autres, la découverte des lois de l'hérédité par Gregor Mendel est fondamentale.
Disons tout de suite que si, à l'époque de Staline, la biologie officielle soviétique avait suivi la voie tracée par Mendel, l'agriculture aurait sans doute été beaucoup plus productive en URSS. Dans un tout autre domaine, rappelons aussi que Mendel a contribué plus que tout autre biologiste à démontrer l'égalité entre les sexes en matière de reproduction.
A en juger par de nombreuses apparences, le mâle a un rôle dominant dans la reproduction : il est l'artiste, la forme vient de lui, la femme ne fournit que la matière, elle porte son enfant. Cette lecture des choses a servi de fondement à diverses théories traditionnelles sur l'hérédité.
De nos jours tout lycéen apprend, bien sagement (enfin, il faut l'espérer), que le noyau du zygote (œuf fécondé) contient n chromosomes paternels et n chromosomes maternels, que ces chromosomes renferment une molécule d'ADN gouvernant l'apparition des caractères héréditaires.
Mais avant Mendel, comment imaginait-on l'ordre des choses ?
La querelle des ovistes et des animalculistes : la plupart des naturalistes cherchèrent à démontrer le rôle essentiel de l'une ou l'autre des deux semences dans le développement de l'organisme. Les uns prétendaient que seule la semence femelle (l'œuf) contribuait à la formation de l'embryon : ce sont les ovistes ; les autres considéraient, au contraire, que l'élément fondamental était représenté par les spermatozoïdes fournis par le mâle : ce sont les animalculistes. Les ovistes défendent la thèse suivante : les femelles pondent des œufs, dans ces œufs préexiste un fœtus tout organisé (préformé). Lors de la copulation, le mâle introduit sa semence qui tire le germe de sa "torpeur". Cette thèse a notamment été défendue par De Graaf. La théorie des animalculistes repose sur la découverte des spermatozoïdes par l'inventeur du microscope (Van Leeuwenhoeck en 1677), ces animalcules, qu'on appelait aussi à l'époque vers spermatiques furent d'abord observés chez l'homme puis chez d'autres espèces animales. Les partisans de l'animalculisme affirmaient que le fœtus était préformé non pas dans l'œuf mais dans le spermatozoïde.
Cet article est prolongé par Mendel et notre temps (2)